Quand je suis arrivé en Première année en prépa, je n’avais aucune idée des attendus et c’est donc avec des notes à un chiffre que j’ai commencé en CG. Néanmoins, alors que beaucoup de mes carrés conseillaient de ne rien faire en attendant le thème de 2ème année, j’ai décidé de m’y mettre sérieusement.

Le début est fastidieux, je ne savais pas où aller tant le programme était large. J’ai donc tâtonné, essayé plusieurs méthodes jusqu’à trouver le bon compromis qui m’a permis de provoquer un déclic pour rédiger de bonnes dissertations. Je suis ainsi passé de 5 à 9 pour finir à 14 en première année. La matière commençait à devenir intéressante…

Quand le thème du “monde” tombe, je ne sais pas où commencer, je fiche des références dans tous les sens sans vraiment savoir si elles vont me servir, comme à peu près tout le monde. Avec du recul, je sais donc ce qui a été utile ou non.

C’est grâce à cette méthode et cette organisation de travail que je suis arrivé confiant aux concours pour décrocher un 20 à HEC à (“l’épreuve du monde”) et un 15/20 à l’ESSEC (“le nouveau monde”). J’étais sceptique sur cette matière en début de Première année alors que c’est devenu ma matière forte ! Lors des oraux, je ré applique la même méthode pour un sujet qui n’a rien à voir (“la dispute”) et le 16 tombe ! Essayez-la vous ne regretterez pas.

1) La méthode infaillible pour rendre la meilleure copie de Culture générale fluide et problématisée en 2024

1) Première étape : que faire au brouillon ?

D’abord, tu commences par analyser les termes du sujet au brouillon en écrivant le plus de définitions différentes des termes. Cette étape doit te prendre 15-20 min. Essaye aussi de bien aérer ton brouillon pour pouvoir le relire facilement et rapidement tout au long de l’épreuve.

Une fois que tu as ça tu le trouves un paradoxe (je te détaille chaque étape après), ta problématique et ton plan. Cette étape me prenait entre 30 et 45 min.

Pendant que tu fais ça, résiste à la tentation de faire ton plan avec des auteurs et suis plutôt la technique que je te montre ci-dessous. En revanche, ne laisse jamais une idée t’échapper et note-la immédiatement sur ton brouillon.

Enfin, tu peux rédiger ton intro entièrement si tu as le temps et que tu rédiges vite. Personnellement, je notais uniquement les points structurants de mon intro pour ne pas perdre trop de temps.

2) Deuxième étape : combien de temps pour rédiger le développement de votre dissertation ?

J’écrivais lentement, il me fallait donc au moins 2h30 pour rédiger ma copie. C’est à toi de tester ce qui est le plus efficace en DS pour arriver en concours avec un temps parfaitement réparti. Te faut-il plutôt 10 ou 20 minutes pour rédiger une sous-partie ? C’est à toi de voir.

3) Troisième étape : la relecture est-elle importante ?

C’est souvent difficile d’avoir du temps pour se relire, mais c’est primordial, surtout si vous faites beaucoup de fautes d’orthographe. 10 minutes sont nécessaires pour relire votre copie, corriger les fautes et ajouter les mots que vous aurez parfois oublié d’écrire. N’oubliez pas que l’impression de votre copie joue énormément sur la notation ! Les fautes d’orthographe piquent les yeux des correcteurs. Elles sont donc à bannir, quitte à faire une dernière sous-partie plus courte.

2) Comment analyser et définir les termes du sujet au brouillon pour ta dissertation de culture générale?

Première étape, l’analyse des termes du sujet, sûrement la plus importante. Le stress du début d’épreuve peut vous forcer à vous précipiter, il faut donc être rigoureux. Chaque mot est important et il faut donc définir les termes le plus soigneusement possible pour arriver à trouver plusieurs définitions pour chaque mot, notamment pour celui qui n’est pas le mot-thème. Pour définir, ne pense pas à la définition de tel ou tel auteur, mais d’abord au sens commun (dans la vie de tous les jours) du mot. Reste simple ! Et puis réfléchis aux différents sens du mots. Il y aura presque toujours un double sens dans la formulation du sujet, que tu dois trouver si tu veux réussir la dissertation et n’oublier aucune partie du sujet.

3) Comment trouver le paradoxe et la problématique de ta dissertation de CG ?

C’est en décortiquant le mot clé (celui qui n’est pas le thème), que vous arriverez à opposer deux définitions d’un même mot pour construire le paradoxe. C’est aussi ce qui permettra de construire une introduction fluide et progressive. Tu réussiras ainsi facilement à relier tes définitions à ton paradoxe, alors que la plupart colleront ces deux étapes. Tout ce travail de définition se fait au brouillon.

Ces deux idées (les deux définitions contraires) vous serviront aussi à construire les deux premières parties de votre plan.

⇒ on a trouvé deux définitions qui s’opposent ! Il faut maintenant trouver la problématique. Celle-ci doit être une seule question qui condense le problème. Tu peux utiliser une seule question ou une formulation en “alors même que” qui montre bien qu’il existe une tension dans le sujet, que tu vas expliciter pendant ton développement. L’objectif ici est d’être hyper clair, concis et pas flou en évitant de multiples questions qui cacheraient l’axe principal. Attention à ne pas réduire le sujet à un seul aspect de celui-ci, il faut que tu concilies tous les sens du sujet et des termes en un paradoxe qui servira de fil directeur à ta dissertation.

C’est une étape un peu délicate, alors je vais te montrer un autre exemple un peu différent. Je suis tombé en DS sur un sujet à la formulation déstabilisante : “Pour l’amour du monde”. Pas facile de trouver des définitions contradictoires de l’amour… Alors j’ai joué sur le ton de l’expression : on peut relier cette expression à celle “pour l’amour du ciel” qui exprime un désespoir ou utiliser le “pour” comme une visée, comme un cadeau que tu offres à ta famille où tu écris “pour maman”. Je te l’accorde, j’ai fait jouer mon imagination. Mais ça marche car j’ai rendu une copie ou j’ai vraiment réfléchi, sans chercher à tout prix à replaquer mon cours, ce qui m’a valu un 17. Je trouve deux sens différents et je te montre dans ma copie comment j’en ai fait mon paradoxe.

4) Comment trouver le plan de ta dissertation de culture générale ?

1) Trouver les parties de la dissertation

Enfin, le plan, où les deux premières parties sont normalement quasi trouvées si vous avez bien défini et trouvé deux définitions contradictoires, ou qui peuvent s’opposer d’une manière ou d’une autre. C’est l’heure de trouver la troisième partie, la plus délicate certes, mais aussi celle qui peut transformer une copie propre en hors sujet (j’en ai fait les frais pendant mes DS) ou en une copie brillante. Il faut ici trouver un compromis et élargir la deuxième partie pour en trouver les implications. En effet, une fois que vous avez montré les limites de la partie 1 en partie 2 et développé le paradoxe, il faut en partie 3 trouver un nouvel angle d’attaque pour relancer le débat. J’aimais bien réfléchir aux implications du sujet concernant l’individu, la réalisation de soi, la morale, la liberté….. Cela permet de trouver une partie pertinente rapidement.

2) Trouver les sous-parties de la dissertation

Une fois que vous avez fait ça, vous êtes bien, il faut juste remplir les parties avec 3 idées qui s’enchaînent bien, de façon logique, votre seul but étant avec ses 3 sous-parties de relier de façon fluide vos parties entre elles. Réfléchissez au moment de construire votre plan en mode : “si le monde est une épreuve reloue (A), alors qu’est elle la conséquence : il faut le surmonter !” J’ai mon B et je trouve un auteur qui va avec. “Si il faut le surmonter, quel est le problème à ça : on s’éloigne en permanence du monde”. J’ai mon C et ça me permet d’annoncer tranquillement le problème que je vais annoncer dans la transition.

3) Trouver la conclusion de la dissertation

Vous répondez à votre problématique de façon claire. L’objectif n’est pas de résumer, mais bien de conclure, et donc d’apporter quelque chose de nouveau. Il vous reste souvent peu de temps pour l’écrire, essayez donc d’y penser déjà au brouillon (ne l’écrivez pas intégralement, ça prend trop de temps).

L’ouverture est délicate. Un truc sympa à faire et qui apporte une touche de style est de conclure par une allusion à votre accroche en utilisant la même référence : la boucle est bouclée et le correcteur est content !

5) Organiser sa copie de culture générale étape par étape

Parce que oui, la forme compte énormément ! La plupart des étudiants ne connaissent pas ces exigences et rendent une copie pompeuse, lourde et sans fin. Or les correcteurs recherchent plutôt des copies fluides et nerveuses, qui vont droit au but et ne blablatent pas ! Le style joue donc un rôle capital et se doit d’être léger et fluide.

Les 6 points pour faire une introduction de culture générale parfaite que le correcteur lira facilement et rapidement.

1) Comment faire une bonne accroche en CG ?

Pour faire une bonne accroche, il faut être un peu original et donner au correcteur l’envie de lire la suite de ta copie. S’il s’ennuie dès le début, c’est mal barré. Je conseille donc d’utiliser une accroche qui utilise une référence cinématographique ou picturale, à la limite littéraire, mais il faut alors mobiliser une citation pointue et qui colle bien au sujet, que le correcteur n’aura pas encore vu dans les autres copies. La philo en accroche est à proscrire, gardez la pour le développement. Mais surtout, votre accroche doit se finir par les termes du sujet pour montrer que vous l’avez utilisé pour ce sujet et pas un autre !!!

En voici un exemple pour le sujet “Pour l’amour du monde”, c’est clair et précis et je termine par l’annonce du sujet. Je peux ainsi enchaîner avec les définitions.

Ensuite (étape 2), tu enchaines avec la définition des termes, qui débouche sur un paradoxe en opposant deux définitions différentes : “mais l’épreuve est aussi ça, donc il y a un problème qui émerge”, ce que j’ai détaillé plus haut. Essaye à tout prix de rester clair dans tes définitions, car tu peux vite perdre le correcteur à cette étape-là.

Prochaine étape, on expose le paradoxe en utilisant un “Pourtant” qui montre au correcteur qu’on a compris l’intérêt du sujet et qu’on sait réfléchir. Tu donnes une définition, tu dis “pourtant, c’est aussi ça, donc le sujet peut être interprété d’une autre manière”.

Normalement, si tout va bien, tu arrives naturellement à la 4e étape, celle de la problématique, que j‘ai détaillée plus haut.

2) Comment faire une bonne annonce de plan (la dernière étape) ?

C’est presque terminé, maintenant tu annonces le plan en évitant des formulations lourdes du type (dans une première partie, nous verrons que…). Tu peux essayer une formulation plus stylée en “Si l’épreuve du monde est ça (c’est ta partie 1), elle pourrait néanmoins aussi être ça, ce qui pose tel problème (c’est ton II). Dès lors, [annonce de ta partie III].”

Évite aussi de mettre le numéro de tes parties ou sous parties (I, II, III) entre parenthèses comme tu le fais en géopo/éco, les rapports de jury le proscrivent.

3) Quelle longueur pour une introduction de dissertation de culture générale ?

Je conseille une page d’intro, c’est bien, tu n’as pas besoin de faire autant qu’en géopo/ESH. L’important est encore une fois d’être concis et clair, “nerveux” comme disait mon prof de lettres.

4) Comment rédiger de bonnes parties et un bon développement ?

Point méthodo : il ne faut pas faire d’annonce de tes sous parties, ni de tes parties !! Les transitions vous servent d’annonce pour annoncer la partie qui arrive. L’objectif est ici d’éviter les répétitions, que les correcteurs détestent (regardez les rapports de jury !).

Autre point, ne sautez pas de ligne entre vos sous-parties mais aérez vos parties, le correcteur doit directement voir en ouvrant votre copie comment vous l’avez organisée.

Pour écrire une sous-partie, évitez de commencer directement par un auteur ! Il faut plutôt commencer par annoncer votre idée (le titre de votre sous partie relié aux termes du sujet clairement), et l’expliciter en quelques lignes. Puis donner une référence philosophique/littéraire.

5) Combien de références faut-il dans une copie ?

L’idéal est de citer une référence de philosophie par sous-partie, de développer le concept, et de relier ensuite à un exemple littéraire et à un passage précis de tel ou tel roman ou pièce de théâtre. C’est aussi le moment de placer une citation sympa pour donner un effet de style !

L’enjeu n’est pas de citer le plus d’auteurs possibles, mais de sortir des auteurs que tu maîtrises bien et qui collent au sujet : évite de les relier de façon alambiquée, ça ne marchera pas. Il faudrait donc entre 9 et 15 auteurs, avec le titre de leur ouvrage, le passage si possible pour être précis et crédible aux yeux du correcteur.

6) Quelle longueur pour ma copie de culture générale ?

Mieux vaut une copie courte avec de bonnes références, des idées claires et pertinentes. D’autant plus que les copies de concours sont plus grandes que des copies doubles normales (10 pages en copie double normale = 8 pages concours). Ne soyez donc pas surpris le jour du concours, c’est un peu surprenant ! 8 pages suffisent pour avoir 20.

Un facteur sous-estimé est la qualité graphique de la copie : une belle écriture, sans fautes, aérée, propre est valorisée. On dit que la forme reflète le fond, mais un reflet peut éblouir autant qu’aveugler…

6) Conseils pour travailler la CG en 1ère année

La méthode, c’est important, mais sans travailler et sans vous intéresser à la matière ça ne peut pas marcher. Plus vous êtes curieux, plus vous allez développer votre culture générale et réfléchir de plus en plus vite. Personne ne bosse la culture générale en Première année et c’est dommage, parce que vous perdez de nombreuses réf que vous pourrez réutiliser pour le thème et surtout pour les oraux d’HEC. Même si vous ne visez pas HEC, il n’y a qu’en vous entraînant vraiment pendant les DS de 1A (donc en ayant des réfs) que vous progresserez. Je n’ai commencé à progresser que quand j’ai compris ça donc commencez dès maintenant ! C’est moins chiant à bosser que les maths ou la géopo en plus donc c’est pas mal quand on en a marre. Ce que je conseille :

Lisez de la littérature qui vous fait envie, relisez vos classiques étudiés en Première ou ceux qui vous font envie, regardez du cinéma.

Je vous mets une liste exhaustive : Liste de films – Culture générale : pour l’anecdote, je me suis fait un stock de réfs pour les oraux d’HEC en regardant une vingtaine de films avant les oraux, j’en ai casé 2 dans mon oral et toute la fin de la discussion avec le jury s’est faite sur le thème du cinéma. Cela permet de se démarquer de ceux qui citent du Kant ou du Platon sans jamais l’avoir lu !

Deuxième conseil, faites des plans régulièrement : si vous arrivez à en faire un par semaine en condition colle (prenez des sujets d’oraux HEC : Oral HEC Rapport CSH 2019), ça vous entraîne à trouver un plan sur n’importe quoi. Vous n’aurez rien à dire au début, mais à force de faire l’exercice, vous serez capables de trouver un plan à peu près convenable sur n’importe quel sujet.

Enfin, je pense que d’écouter des podcasts pour la philo est particulièrement efficace : Le Précepteur c’est top (https://www.youtube.com/@Le_Precepteur), c’est ce qui m’a permis de survivre en colle de CG en Première année. France culture est bien pour les plus initiés.

La formation Kinori te permettra d’optimiser ton temps et de travailler la matière efficacement. 40 vidéos te présentent des auteurs et une est envoyée chaque semaine, avec liens de ressources et de vidéos pour approfondir, et des cartes Anki à réutiliser pour ne pas oublier. Jettes-y un coup d’œil, l’offre en vaut le détour !

7) Conseils pour travailler la CG en 2è année

Le premier travail quand on reçoit le thème est de ficher un max de refs pendant l’été et de LIRE : je conseille de lire principalement des romans/ pièces de théâtre/ poésie, selon ce que vous préférez, car c’est plus facile à lire pendant les vacances. De plus, vous retiendrez mieux la référence et la citerez de manière plus pertinente et précise, le correcteur le sentira. Enfin cela entraîne inconsciemment votre style d’écriture, ce qui joue dans la note.

Ensuite, je faisais des plans régulièrement sur le thème de l’année : vous ne trouverez pas le sujet mais vous apprendrez à relier les réfs entre elles, à faire des combos de réf et à trouver les problèmes propres au thème. Je faisais cet exercice avec un ami pour que l’on puisse comparer nos plans et voir ce qu’on avait raté dans le sujet.

Enfin, chaque référence est à approfondir (je conseille de lire des pdf pour approfondir en tapant par exemple : “ [thème] selon —- pdf”) et il faut essayer de la relier à un maximum d’idées de sous parties en rapport avec le thème. J’ai arrêté de ficher à partir de janvier pour approfondir chaque réf, apprendre des citations sur Anki et toutes les maîtriser pour les concours.

Combien de références faut-il travailler pour la deuxième année en culture générale ?

J’en avais une centaine en stock pour les concours et je pense que c’est le bon nombre de références à avoir. Vous aurez ainsi plein d’idées lorsque vous recevrez votre sujet et pourrez choisir les références qui s’y adaptent le mieux.

Conclusion

La CG ça fait peur, mais ça n’est pas si dur, il faut juste y prendre goût. A force de la bosser vous allez adorer, ou détester, mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas la négliger pour se concentrer uniquement sur les maths et la géopo. La plupart font ce choix, ce qui fait qu’un travail régulier (pas besoin d’être un génie de la philo) vous permet d’obtenir une bonne, voire très bonne note facilement. Vous allez peut-être intégrer l’école de vos rêves grâce à la CG, donc ne la sous-estimez pas, elle réserve de bonnes surprises !

Ressources