Je vais commencer par affirmer quelque chose d’évident mais de tellement important : on est toujours meilleur dans ce que l’on aime faire. Et c’est particulièrement vrai pour le travail de l’HGG en prépa ECG. Si tu comprends à quel point cette matière est riche et ouvre des horizons, alors tu seras davantage attentif en cours, tu retiendras plus facilement et ta curiosité se cultivera. Bref, tu auras de plus grandes chances d’atteindre les meilleures notes aux concours !

Toutefois, tu n’es pas sans savoir que l’HGG est une matière où les connaissances sont infinies, tu peux donc vite t’y perdre et devenir peu productif. Autre souci récurrent en HGG : les étudiants ont du mal à sélectionner l’information et à l’apprendre efficacement et durablement. Rajoutons une couche : les épreuves d’HGG ont de gros, voire d’énormes coefficients dans toutes les écoles, surtout en maths appliquées (épreuve la plus coefficientée à HEC, ESSEC et ESCP toutes filières confondues).

Tu l’auras compris, il est capital de bien préparer les épreuves d’HGG. Et pour nous assurer que tu les réussisses, nous t’avons préparé cet article avec Kinori qui te permettra de cerner les attentes en HGG aux concours, d’apprendre efficacement ton cours, et de mettre ce dernier à profit pour les épreuves écrites comme orales. D’ailleurs, je m’appelle Timothée et j’ai intégré l’ESSEC en 2023 après deux ans de classe prépa. Cet article est la ressource dont j’aurais aimé disposer avant d’entrer en prépa, il regorge de conseils et de méthodes qui m’ont non seulement permis d’aller chercher le 20/20 en géopolitique HEC/ESCP, mais aussi de libérer du temps pour les autres matières et d’obtenir 18 de moyenne en maths aux concours.

D’ailleurs, si tu hésites encore entre l’ESH et l’HGG, je te propose de continuer à lire cet article ou bien d’aller voir celui portant l’ESH qui est très complet, en espérant qu’ils éclaireront ton choix.

1) Les épreuves écrites d’HGG en prépa ECG et leurs spécificités

1) Épreuve d’HGG à HEC et ESCP : l’épreuve de vitesse

Cette épreuve est redoutable à plusieurs titres. Déjà, elle est la seule à exiger la réalisation d’une carte avec légende en complément de la classique dissertation : efficacité et vitesse sont les mots d’ordre de cette épreuve. Il est donc capital de la préparer d’autant plus qu’elle vaut pour la quasi-totalité des écoles de la BCE et que son coefficient est de 6 sur 30 aux écrits d’HEC !

En plus du sujet, des documents te seront fournis (chronologies, cartes, statistiques, extraits d’articles…). Toutefois, trop d’étudiants n’en tiennent pas compte, ce qui est une grave erreur puisqu’ils sont d’une grande aide : ils permettent de cerner le sujet, ses bornes spatio-temporelles, de trouver les thèmes que tu devras développer, et te fournissent des figurés que tu peux faire apparaître sur ta carte !

2) Épreuve d’HGG à l’ESSEC

À l’ESSEC, « seulement » une dissertation est à réaliser, sur un sujet dont l’intitulé est en général un peu plus long qu’à HEC/ESCP. Bien que tu sois dispensé de réaliser une carte, tu peux insérer un petit croquis/schéma à la fin d’un paragraphe pour illustrer géographiquement ton propos, ce qui est très apprécié des correcteurs, surtout des géographes ! Cette épreuve vaut pour l’ESSEC, l’EDHEC et l’ENSAE, et des documents sont également fournis.

3) Épreuve d’HGG à Ecricome

Deux grandes originalités aux concours Ecricome :

1) Tu peux choisir ton sujet parmi les deux qui te sont proposés

2) En complément de la dissertation, il faut répondre à trois questions en relation avec le sujet choisi (tu peux t’appuyer sur les documents fournis)

J’en profite pour te conseiller vivement de passer Ecricome ! Ce concours ne dure que 3 jours une dizaine de jours avant la BCE et il te permet de te mettre réellement en condition d’épreuve, et de te familiariser avec la dissertation de géopolitique notamment.

4) Épreuve d’HGG à GEM (Grenoble école de Management)

À Grenoble, tu dois produire une dissertation sur un sujet à la forme interrogative (sujet GEM 2020 : « La Chine est-elle un colosse aux pieds d’argile ? »). Des pistes de réflexion sont proposées par le concepteur, et des documents sont fournis (Attention, il est explicitement demandé de s’y « référer » et non pas de les « citer » au cours de la dissertation, sous peine de plafonner à 13 !)

2) Mes secrets pour travailler efficacement l’HGG et progresser rapidement

1) Quelles ressources utiliser ?

Le cours de ton professeur s’il est qualitatif, complet et utile dans l’optique de réussir aux concours.

Les manuels de cours : les manuels étaient la base de mon travail en géopolitique durant les deux ans. Je trouve personnellement qu’ils sont l’outil le plus adapté au travail de cette matière pour plusieurs raisons : tout ton cours est centralisé, aucune prise de note n’est nécessaire et ils regorgent de chiffres, d’études de cas et d’exemples précis. Attention toutefois à ne pas multiplier les manuels, il faut rester sélectif ! (on y reviendra plus bas).

Les meilleures copies : que ce soit celles des majorants de ta classe en HGG ou celles réalisées par de bons étudiants des années passées, les bonnes copies sont une ressource pertinente pour se rendre compte du niveau à viser pour péter les scores aux concours (et tu te rendras compte qu’il est moins élevé ce qu’on a tendance à imaginer, ça aide à relativiser ! (Insérer lien grange à copies major prepa?).

Enfin, (le plus important) les rapports de jurys sont un passage indispensable trop souvent oublié qui te permettent de comprendre ce que les correcteurs attendent de toi et ce qu’ils cherchent à voir dans ta copie. En effet, quels meilleurs conseils que ceux des correcteurs pour obtenir ta meilleure note aux concours ? Tu peux y retrouver leurs attentes, les fautes rédhibitoires, des conseils et bien d’autres choses utiles.

2) Comment ne pas s’y perdre et bien sélectionner l’information ?

Voilà un gros problème que rencontrent tout le temps les étudiants qui font HGG en prépa ECG : la sélection de l’information. Face à la masse de connaissances disponibles dans les cours de ton professeur, tes manuels ou encore les articles, il est souvent complexe, surtout pour un préparationnaire en première année, de discerner le superflu du nécessaire. Et je sais de quoi je parle étant donné que j’avais deux professeurs (donc 2 cours différents), 3 manuels et que j’étais régulièrement tenté d’aller consulter des articles sur des sites dédiés… Alors, comment s’y retrouver pour éviter de perdre du temps et de l’énergie ?

Avant tout, tu dois éviter la dispersion entre les cours, les livres, les articles… Pour cela, choisis 1 ou 2 supports seulement, mais que tu exploiteras à 100%. J’avais personnellement opté pour un manuel violet très complet de la collection « J’intègre », et à la fin de la première année, je le connaissais presque par cœur, c’est-à-dire que je pouvais restituer une grande partie des infos d’un chapitre lors de mes révisions. Même si tu peux avoir l’impression de manquer de nombreuses informations, l’intérêt est de se limiter à un ou deux supports est que tu peux les avoir devant toi et de te dire : « Tout ce que je dois savoir est là-dedans, maintenant, il faut mémoriser ! ». Si tu fais le choix de bosser dans un manuel, demande conseil aux intégrés de ta prépa ou à ton professeur.

Attention cependant aux manuels ou aux cours qui ne sont pas actualisés. Le problème des manuels est qu’ils manquent de détail et de données pour se différencier aux épreuves des écoles parisiennes. Ainsi, si tu penses que ton cours n’est pas assez complet, je te recommande d’utiliser dès que possible les fiches parfaites de Kinori en HGG. Ces fiches sont synthétiques, claires, et complètes. Elles te feront gagner du temps dans ta préparation. Elles couvrent tout le programme et plus : des exemples, théories, chiffres qui ne sont abordées que dans les meilleures prépas.

Ensuite, une fois ton support choisi, tu vas devoir sélectionner de nouveau de l’information. Tout n’est pas indispensable ! Je te propose donc une méthode pour savoir sur quel contenu te concentrer.

Les définitions : il faut évidemment savoir définir la mondialisation, le développement durable ou encore l’Asie. Astuce : pour chaque zone géographique/ pays, apprends sa superficie, son PIB, son IDH, son nombre d’habitants ainsi que ses bornes spatiales !

De l’historique : il faut savoir mettre en perspective historique chaque chapitre, ce qui littéralement une exigence des correcteurs, en particulier de ceux qui sont historiens. Pour ce faire, tu dois, connaître les grands événements qui ont marqué chaque processus/aire géographique et leurs dates. Exemples : l’invention du conteneur en 1956 par Malcolm McLean, la globalisation financière des années 1980 pour la mondialisation, ou les étapes de la construction européenne pour l’UE. Les chapitres du début de première année sont donc fondamentaux, mais ne t’y attardes pas trop non plus puisque les sujets uniquement historiques ne tombent plus aux concours. Ces éléments historiques sont surtout utiles pour remplir tes parties I.

De la géographie : il s’agit ici de savoir faire varier les échelles dans les exemples (mondiale, régionale, nationale, locale) et de connaître des noms de territoires précis (connaître le nom d’une province du Mozambique, des états américains ou de villes indiennes fait toujours bonne impression). Cette compétence est également un attendu des jurys, parfois géographes, qu’il faut prendre en compte.

Des thèses d’auteurs : il est très important de pouvoir restituer des thèses d’ouvrages dans ses copies. Cependant, il ne faut pas en mettre trop (limite-toi à 7-8) et il faut bien les connaître. Pour une thèse donnée, il est indispensable de connaître les noms/prénoms de son auteur et le titre de l’ouvrage (n’oublie pas de souligner ce dernier).

Des études de cas : en te concentrant tout au long d’un paragraphe sur un territoire, un acteur, tu apportes du concret à ton argumentation : les jurys se plaignent de ne voir que des copies abstraites et déterritorialisées, ne tombe donc pas dans cet écueil et sélectionne des études de cas dans ton cours (voir « le cahier études de cas » ci-dessous).

Rappelle toi que cette matière s’appelle Histoire Géographie Géopolitique, il est donc capital de connaître chaque chapitre sous ces 3 prismes ! Les rapports de jurys sont clairs sur ce point.

3) La méthode des deux cahiers

Pendant les deux années, j’ai utilisé deux petits cahiers qui m’ont énormément aidé pour les concours, et qui pourraient faire de même pour toi :

– Le « cahier couteau-suisse » : c’est un petit cahier divisé en 3 sections que je remplissais au fur et à mesure : une première où je mettais les définitions des termes classiques incontournables (la puissance, les matières premières, l’UE, le développement…), une deuxième où je fichais régulièrement l’actualité de la deuxième année dans l’optique d’avoir des accroches disponibles sur chaque thème/zone géographique, et une troisième où j’avais fiché quelques analyses prospectives que je pouvais insérer dans mes parties III-C ou en ouverture.

– Le « cahier études de cas » : ce cahier-là est sans aucun doute celui qui m’a le plus servi pendant ma prépa ! Son principe est simple mais terriblement efficace pour les épreuves : sur chaque page/double page du cahier, je fichais une étude de cas (EDC) portant sur un petit pays (exemple : le Brunei), un territoire (la frontière entre les deux Corée, la Silicon Valley), un acteur (Apple), un secteur/ une activité (la pêche, les semi-conducteurs)… Tout peut être une étude de cas, j’avais même fait une EDC originale sur le Concorde (utilisable pour les thèmes sur la France, les transports, les 30 Glorieuses, les énergies…). Dans l’idéal, elle doit présenter : de l’historique (concrètement 2-3 dates pour ancrer historiquement l’EDC), du géographique (des noms de villes, des pays…), des chiffres, des acteurs, des citations (courtes de préférence), etc. Tu peux même y associer un croquis pour faire vraiment pro ! (Exemple ci-dessous avec l’EDC Bangladesh). Cependant, en plus d’être précise, ton EDC doit surtout être polyvalente, c’est le plus important. En effet, au moment de la faire ton EDC, tu dois te poser une question : « sur quels sujets pourrais-je ressortir cette EDC ? ». Et si celle-ci peut être recasée sur 3 thèmes ou plus, c’est une bonne EDC !

Voici un exemple d’une courte EDC pour clarifier :

L’intérêt pour moi d’avoir ces deux petits cahiers est que je gagnais pas mal de temps pendant les épreuves ! En effet, comme je connaissais bien mes études de cas, mes définitions et mes accroches, je n’avais pas besoin de les recopier sur mon plan détaillé.

Par exemple, j’avais une étude de cas très polyvalente sur le Lac Tchad (utilisable pour les sujets comme l’Afrique, l’environnement, l’eau, l’agriculture, le djihadisme sahélien, la coopération régionale en Afrique…) qui comprenait de nombreux chiffres, dates, et même un schéma que j’avais réalisé. Et au lieu de tout recopier au brouillon (2-3 minutes) j’écrivais juste « EDC Lac Tchad » (2-3 secondes), ce qui est un gain de temps considérable.

La principale plus-value de ces deux cahiers est que j’arrivais serein à chaque épreuve sachant que j’avais toujours une accroche, une ouverture et des études de cas sur chaque sujet : la moitié de ma copie était quasiment déjà rédigée avant l’épreuve !

4) La technique la plus efficace pour apprendre et retenir ton cours de géopolitique pour les concours

Tout d’abord, limite la réalisation systématique de fiches. Le principal défaut des fiches est que leur réalisation est une pratique chronophage limitant la durée réelle de mémorisation du cours. Elle limite mécaniquement le temps consacré aux autres matières (les maths doivent rester ta priorité).

Ensuite, préfère surligner, souligner et annoter le cours de ton professeur, ton manuel ou du contenu déjà fiché avec ton code couleur (par exemple vert pour les personnalités/auteurs, jaune pour les dates, bleu pour les chiffres, orange pour les notions, rose pour les bonnes expressions et formulations à ressortir aux concours).

Enfin, au moment de réviser ton cours, ne le lis pas, restitue-le. La lecture est passive alors que la restitution est active, elle ancre l’information dans ta mémoire, elle te permet de t’assurer que tu connais bien tel exemple et que tu es capable d’aller le chercher. Concrètement, il s’agit de réciter le cours que vous venez d’étudier à l’écrit ou à l’oral, dans votre tête ou à voix haute, le tout en vous efforçant d’être le plus précis et exhaustif possible sur ce cours. Il y a donc 2 temps dans l’apprentissage efficace du cours d’HGG :

L’accumulation d’informations, par exemple la prise de note durant un cours, la lecture d’un passage d’un livre d’HGG ou le visionnage d’une vidéo.

La restitution active de l’information à intervalles bien espacés afin de ne pas oublier ce que l’on a appris (par exemple le soir même, puis le week-end même, les vacances suivantes, puis les grandes vacances et enfin lors des révisions). Le logiciel Anki est un outil que je te recommande car il te permet de réviser au moment optimal les éléments de cours que tu y fiches.

Concrètement, au moment de réviser un chapitre (l’Union européenne par exemple), au lieu de relire ton cours, demande-toi quels éléments historiques tu connais sur l’UE, quels territoires précis tu sais analyser (géographique), quels rapports de force il existe à l’intérieur de l’Union et entre les pays de l’Union et l’extérieur (géopolitique), quelles EDCs tu peux ressortir, etc.

3) La méthode complète de la dissertation d’HGG en prépa ECG 2024

Nombreux sont les étudiants qui pensent que le travail en HGG consiste seulement à accumuler continuellement des dates, des chiffres, des thèses d’auteurs… Ils n’ont pas complètement tort, mais complètement raison non plus ! Il est indéniable que les connaissances sont indispensables, mais il faut savoir les organiser et bien les présenter sur une copie. Et pour ce faire, la méthodologie que je te déroule ci-dessous est un « moule » idéal pour restituer tes connaissances dans le cadre d’une épreuve.

Ainsi, pour ne pas tomber dans ce piège et ne pas te noyer dans des connaissances infinies, je te propose une méthode rodée de la dissertation d’HGG qui m’a permis d’aller chercher la note maximale de 20/20 à HEC cette année ! Elle t’apprendra :

1- Quels réflexes adopter lorsque tu découvres le sujet le jour-J

2- À gagner du temps pendant les épreuves

3- À limiter la casse sur des sujets complexes/que tu ne maîtrises pas assez

1) Comment faire une introduction parfaite ?

Tout d’abord au niveau de la structure, ton introduction doit faire apparaître 4 mouvements : une accroche, les définitions des termes du sujet, suivis d’une problématisation de celui-ci, la problématique qui découle de cette problématisation, et l’annonce de plan. Le tout doit faire entre 1 page et demie et 2 pages de copies de concours (donc les lignes sont relativement serrées).

Concernant l’accroche, tu peux mobiliser un fait d’actualité (un sommet, un accord, un chiffre, le plus récent possible), une citation accompagnée de son auteur et de sa source, ou encore une thèse d’auteur. Le plus important est que ton accroche soit bien reliée au sujet, tu dois donc montrer qu’elle est pertinente. Pour ce faire, fais en sorte que la dernière phrase de ton accroche fasse bien apparaître les mots du sujet.

Vient ensuite la phase de définitions des termes du sujet. Soyons clairs dès le début : CHAQUE terme doit être défini ! Surtout les « et », les « face à », les pluriels, etc. Ce sont ces petits mots qui permettent de bien mettre en tension le sujet, ce sont aussi ceux que 95% des candidats ne définissent pas. Ils sont donc l’occasion de se démarquer dès l’intro auprès du correcteur. Par exemple, pour le sujet écrit de 2023 d’HEC/ESCP « Instabilités et violences en Amérique latine », plusieurs choses étaient à commenter : tout d’abord le « et » qui invite à interroger les liens d’implication entre les instabilités et les violences, leurs possibles liens de causalité, mais aussi les pluriels sur « instabilités » et « violences » qui nous invitent à indiquer leurs diverses formes. Dès que la pluralité s’impose de la sorte dans un sujet, il faut penser immédiatement à dresser une typologie (ici : les instabilités économiques, politiques, sociales, conjoncturelles/structurelles…). En décortiquant ainsi ton sujet et en mettant au jour ses différentes acceptions possibles, tu peux faire apparaître un paradoxe, un problème existentiel qui l’habite et que tu dois formuler à l’interrogative sous la forme d’une problématique. Ton plan, que tu annonces en 3 phrases qui sont tes 3 parties, est ta proposition de résolution de ce problème. Attention, les mots du sujet doivent bien y apparaître pour montrer que tu traites bien ce sujet et aucun autre !

2) Comment bien structurer tes sous-parties ?

Pour que ta sous-partie soit dynamique et structurée, il faut qu’elle soit progressive. La première phrase doit être le message, l’argument que tu veux défendre dans cette sous-partie (exemple : « Historiquement, la maîtrise du territoire latino-américain s’est faite selon des logiques de violence »). On ne doit pas y voir apparaître d’exemples, de données, etc. Tout ça vient après. La deuxième phrase vient expliciter rapidement ton message, l’étayer (elle commence en général par un petit connecteur comme « en effet »). Maintenant, tu peux enfin mettre le paquet et envoyer tes exemples, à savoir des chiffres, thèses d’auteurs, études de cas, analyses… Enfin, ta sous-partie doit idéalement se terminer par une courte phrase venant résumer ton paragraphe en réutilisant les mots du sujet une fois de plus !

3) Trouver la conclusion de la dissertation

La conclusion n’est pas la partie la plus importante de ta copie, mais elle te permet de finir en beauté. Elle se construit en deux temps : un premier où tu réponds à ta problématique initiale en résumant ton cheminement tout au long de ta copie en 2/3 phrases. Comme tu es souvent dans le rush au moment de la conclusion, tu peux simplement reformuler tes 3 grandes parties. Dans un deuxième temps, il est très bien vu de faire une ouverture, à savoir une ultime référence qui permet d’élargir le sujet. C’est ici que tu peux insérer les analyses prospectives dont je te parlais plus haut, ou encore une citation un peu décalée qui permet de terminer avec originalité. Par exemple, j’avais terminé une copie de concours blanc sur les guerres sur une citation du philosophe Raymond Aron, c’est toujours une bonne chose d’innover tant que ça reste pertinent !

Garde 5 minutes pour relire ta copie, en te concentrant sur les passages importants que sont l’introduction (ça serait dommage que la première chose que ton correcteur lise sur ta copie soit « Richie Sounak » ou « Lybie » au lieu de « Libye » alors que le reste est qualitatif), les grands messages au début de tes parties et sous-parties, et les transitions.

4) Les cartes et les croquis/schémas en HGG en prépa ECG

Laisse-moi en premier lieu te souligner ô combien la carte est importante à HEC/ESCP. La carte donne un premier aperçu du correcteur sur ton sérieux, donc tu lui donnes d’emblée la fourchette de notation dans laquelle il te situera. Et si tu fournis un petit effort supplémentaire pour bien mémoriser des cartes et des figurés, pour respecter la nomenclature, pour être soigneux et rapide, tes notes atteindront des sommets !

J’ai vite compris dès le début de ma première année que la carte à HEC/ESCP est une « sous-épreuve » qui ne demande que peu d’investissement (3h-4h sont suffisantes pour mémoriser 2-3 cartes et s’entraîner à les reproduire en temps limité) et qui paye énormément. Je voyais que les autres la bâclaient et ne se concentraient que sur la dissertation, ce qui est à mon avis une grave erreur puisque les correcteurs ne lisent jamais une copie entièrement, ils ne font que la survoler. À l’inverse, une bonne carte attire directement leur attention !

Enfin, avant de te livrer les secrets pour faire des cartes de seigneur, je t’invite à consulter le site Mind the Map de Christophe Chabert qui est une véritable mine d’or pour dénicher des cartes et des croquis de qualité. Il a également réalisé un atlas de cartographie destiné aux prépas ECG HGG qui m’a énormément servi avec ses cartes de qualité. Je te le recommande sincèrement, il fait gagner pas mal de temps.

1) Être méthodique dans l’élaboration

Il y a différentes étapes à respecter au cours de la construction de ta carte : construis ton plan de légende (de préférence 3 parties 3 sous-parties, mais un 3 parties 2 sous-parties reste toléré s’il est bien rempli et cohérent). N’hésite pas à reprendre ton plan de dissertation et à le remanier rapidement (pour qu’il soit plus géographique et donc cartographiable) ! Pour construire rapidement un plan, je te conseille de faire des sous-parties passe-partout, par exemple pour un sujet sur la puissance des États-Unis, tu peux faire une partie 1 avec un enchaînement des 3 sous-parties choisies parmi puissance territoriale/économique/numérique/militaire/soft-power/hard-power… Tu peux également faire une partie 2 avec un jeu de changement d’échelles du style portée mondiale de la puissance des ÉUA / portée continentale / portée nationale… En bref, tu peux trouver plein de structure réemployables sur pleins de sujets ! Ensuite, liste 15-20 figurés que tu inséreras dans ton plan aux endroits adéquats. Ta légende enfin réalisée, tu peux enchaîner avec l’exécution graphique de ta carte, en faisant un double effort de rapidité et de soin. N’oublie surtout pas de mettre un titre, de faire une nomenclature des principaux pays (en noir et en majuscule), des océans (en bleu et en majuscules), et même des villes (en noir et en minuscules) si tu en fais apparaître sur ta carte.

2) Soigner la réalisation de la carte

Pour épater ton correcteur, ta carte doit produire un effet surprise chez lui, et cet effet surprise n’est possible que si la réalisation est soignée. Tout d’abord, tu dois avoir différents types de figurés : les figurés de surface pour que ta carte n’ait pas l’air vide, des figurés linéaires pour ajouter le dynamisme recherché par les correcteurs (concrètement, ils se matérialisent par des flèches, des cercles, des patatoïdes, des traits…) et enfin des figurés ponctuels pour ajouter des détails et travailler à échelle fine (pratiques pour les métropoles, les conférences, les gisements d’hydrocarbures…).

Astuce 1 : J’avais pour ma part appris des carte avec les IDH par pays, les PIB, les signataires de la COP21, les PMA. Faire cela m’a permis de rendre des cartes toujours bien remplies avec des figurés passe-partout.

Astuce 2 : utilise un mouchoir avec lequel tu frotteras ce que tu as colorié au crayon. Non seulement ça fait beaucoup plus propre et homogène, mais ça réduit aussi le temps passé à colorier.

À l’ESSEC : les schémas mettent ta copie en avant, mais à condition qu’ils soient pertinents, lisibles et qu’ils illustrent bien le propos. J’avais personnellement appris une dizaine de schémas que j’avais réalisé moi-même, ou pris dans l’atlas et le site de Christophe Chabert. De même que pour les EDC, je faisais en sorte que ces croquis soient polyvalents pour divers sujets afin d’en apprendre moins et de les connaître mieux.

5) Conseils pour se démarquer et aller chercher les notes entre 17 et 20

Préparer avec sérieux la carte. Peu d’étudiants le font vraiment, beaucoup la bâclent en 10 minutes à la fin de l’épreuve lorsque certains rendent le fond de carte dans le même état qu’ils l’ont reçu. Une carte bien réalisée te fait immédiatement sortir du lot puisque c’est la première impression que le correcteur aura de toi, et tu n’as pas de seconde chance pour faire une bonne première impression !

Ficher l’actualité durant toute la deuxième année de sorte à avoir des accroches pour la plupart des thèmes pouvant tomber.

Insérer de la prospective en ouverture (il ne s’agit pas de s’improviser géopolitologue, mais bien de citer une analyse faite par un spécialiste dans une œuvre ou une revue reconnue. Les revues comme Diplomatie ou RAMSES sont de bonnes sources, surtout si elles ont été publiées quelques semaines avant les concours).

Améliorer son style de rédaction et son orthographe. C’est un énorme plus pour un correcteur qui voit défiler des centaines de copies (phrases allant droit au but, belles tournures : L’affolement du monde écrit par Thomas Gomart donne une idée claire du style idéal à viser pour les concours).

6) Réussir les colles d’HGG en prépa ECG et oral d’HGG

En cas d’admissibilité à HEC (et à l’ESCP si tu fais mathématiques appliquées), tu auras la chance de retrouver l’HGG à l’oral. L’oral de géopo consiste à réaliser en 30 minutes une « dissertation orale » de 10 minutes. À la suite de cette présentation de 10 minutes a lieu un dialogue de 10 minutes avec les examinateurs qui reviendront sur ce que tu as dit ou te poseront des questions, parfois extrêmement pointues (on m’a demandé à HEC quelle est la première ville européenne à avoir installé des lignes de tram, on peut aussi te demander combien de litres fait un baril de pétrole).

À HEC, les sujets sont souvent très précis et a priori inaccessibles (HEC 2021 : « Le poisson, un enjeu géopolitique ? ») tandis que d’autres peuvent aussi être beaucoup plus simples et généreux (HEC 2022 : « Peut-on parler de multipolarisation du monde ? » ; HEC 2023 : « La puissance des États-Unis est-elle éternelle ? »). Ils recouvrent tant le programme des deux années que le hors-programme.

Et même si cette forte variabilité des sujets et l’injustice qu’elle entraîne peuvent sembler décourageantes, je vais te rassurer : pour avoir une bonne note, il suffit que tu sois meilleur que les autres étudiants passant sur le même sujet que toi. Vous êtes en effet 3-4 à passer sur le même sujet, de ce fait, celui qui fait la meilleure performance sur un sujet atroce aura une bonne voire très bonne note.

À l’ESCP, tu seras davantage serein car tu auras le choix entre deux sujets, et ces derniers sont en général un peu moins pointus qu’à HEC.

Afin de te préparer plus spécifiquement aux oraux d’HGG et de les aborder sereinement, voici quelques conseils te seront utiles.

– Montre que tu traites bien le sujet qui t’a été donné et rien que ce sujet ! Concrètement, délimite clairement le cadre spatio-temporel de CE sujet, quels sont les acteurs impliqués, les échelles d’analyse possibles, et surtout, trouve le paradoxe inhérent à CE sujet. Nul besoin de te préciser qu’il faut donc bannir les plans appris par cœur.

– Ne cherche pas à étaler le maximum de connaissances possible ! Il est bon de savoir que les examinateurs sont souvent des grandes figures de la géopolitique en France et qu’en aucun cas un élève de prépa ne les impressionnera.

– Tiens-toi au courant de l’actualité et de grands débats qui la traversent. Non seulement cela te fera des accroches percutantes, mais de nombreux sujets à l’oral sont inspirés de l’actualité. Un ami a eu en 2023 le sujet « L’âge de la retraite en France depuis 1945 » qui se révèle vite infâme si tu n’as pas bossé la question des retraites (je te rassure, c’est le pire sujet que j’ai vu cette année, et il n’est facile pour personne).

– A l’oral d’HEC, les sujets traitant de géoéconomie et de développement durable sont de plus en plus nombreux. Ces sujets convoquant des notions techniques comme l’inflation, la croissance verte ou les crises sont plus techniques et rarement maîtrisés, ils sont donc à travailler un minimum (HEC 2021 : « La crise des crédits subprimes et le fantôme de la crise de 1929 »). Tu l’auras compris, il est rentable de mettre l’accent sur ces thématiques lors de tes révisions d’oraux.

Dans tous les cas, quels que soient le sujet ou l’école, l’important est que tu arrives confiant, lucide et conscient de ta capacité à réussir. Si tu as la chance de te frotter à ces oraux, c’est que tu le mérites, donc donne le meilleur de toi-même et ne te laisse pas déstabiliser par l’apparente fermeté de tes examinateurs. Ils sont aussi là pour tester ta capacité à rester concentré dans l’adversité, donc persévère !

Conclusion

Et voilà, cet article touche à sa fin ! J’espère qu’il t’a apporté les réponses que tu cherchais à tes grandes questions existentielles sur l’HGG en prépa ECG. J’ose également espérer qu’il t’aidera à mieux t’organiser plus largement pendant tes années de préparation. Il est important que tu t’investisses du temps et de l’énergie dans cette matière, mais il est encore plus important que tu maintiennes un équilibre avec les autres matières (Maths en Prépa ECG : Les secrets d’un étudiant d’HEC Paris) ainsi qu’une bonne hygiène de vie. Comme je te l’ai dit au début de cet article, prends du plaisir à bosser l’HGG, les résultats se feront vite ressentir !

Ressources

– Coefficients publiés sur le site de la BCE

– Rapports de jurys : https://www.hec.edu/sites/default/files/documents/Rapport%20épreuve%20oral%20HGG%20HEC%202022.pdf

– Site de cartographie : mindthemap.fr